l’enfant témoin :

Il est différent de l’enfant victime, car il n’a pas, forcément vécu les stigmates d’une vulnérabilité préalable en termes d’abus, ou un préjudice directement subi. 

Il est témoin parce que lorsque la loi a été violée :

  • il a vu ou entendu ce qui  s’est passé,

  • ou qu’il sait quelque chose qui peut aider à connaitre la vérité sur ce qui s’est passé,

Et ce témoignage de l’enfant, en termes de relation des faits, sera nécessairement recueilli par la justice, appelant ainsi la présence de cet enfant devant elle.

 

Ce qu’il a vu, entendu ou vécu, entraine pour lui très probablement des états émotionnels lourds, c’est pourquoi son accompagnement sera donc forcément nécessaire dans ce milieu judiciaire.

 

Les formats actuels de la prise en charge judiciaire des enfants témoins dans la plupart des pays africains comme au Sénégal, connaissent des limites :

 

Ces enfants témoins  à défaut de domestification par le droit national de plusieurs pays  des exigences de leur prise en charge , subissent au plan procédural la mise en application du droit commun.

 

Il y a donc le besoin de toujours protéger davantage ces enfants témoins,  pour leur permettre d'être accompagnés tout au long de la procédure, en bénéficiant du soutien nécessaire.

Il est donc clair et justifié, d’asseoir un service en leur faveur pour contrecarrer les difficultés relevées.

Voilà pourquoi il existe des directives[1], appelant à asseoir un accompagnement spécifique à cette cible.

La mise en œuvre pratique de ces règles directrices, appelle donc au respect pour les enfants témoins ou victimes, des 10 exigences suivantes:

  1. Le droit d’être traité avec dignité et compassion

  2. Le droit d’être protégé contre la discrimination

  3. Le droit d’être informé

  4. Le droit d’être entendu et d’exprimer ses opinions et préoccupations

  5. Le droit à une assistance efficace

  6. Le droit à la vie privée

  7. Le droit d’être protégé contre les épreuves pendant le processus de justice

  8. Le droit à la sécurité

  9. Le droit de bénéficier de mesures préventives spéciales

  10. Le droit à la réparation.

NB : Les lignes directrices précitées complètent la CIDE pour préciser les garanties judiciaires nécessaires à la prise en charge des mineurs victimes ou témoins.



[1] Voir Les Règles minima des Nations Unies de protection des enfants victimes et témoins d’infractions criminelles :

Lignes directrices en matière de justice dans les affaires impliquant les enfants victimes et témoins d’actes criminels Adoptées par le Conseil économique et social dans sa résolution 2005/20 du 22 juillet 2005